L’alimentation a un impact direct sur le développement cognitif, le niveau d’instruction et la productivité de la main-d’œuvre, et c’est par conséquent un moteur de la croissance économique. Autrement dit, le développement humain et économique passe par une bonne nutrition, condition indispensable pour bâtir des sociétés en meilleure santé et plus prospères.
Le prochain Sommet Nutrition for Growth (N4G) sera un moment clé pour renouveler les engagements et les investissements dans la lutte contre la malnutrition dans le monde. Mais c’est ensuite que le plus dur commencera, lorsque les pays et leurs partenaires devront traduire leurs engagements en actions concrètes. Pour y parvenir, l’intégration des enjeux de la nutrition dans les budgets publics constitue un levier essentiel.
L’importance de la budgétisation pour traduire les engagements en actions concrètes
Le budget de l’État, ce n’est pas qu’un alignement de chiffres sur des feuilles de calcul. C’est un outil puissant pour assurer la santé et le bien-être de la population. Telle est la vision qui sous-tend la « budgétisation sensible à la nutrition », c’est-à-dire, plus simplement, l’intégration des objectifs de nutrition dans le budget public, de manière à garantir le financement et la concrétisation des engagements pris.
Pourquoi intégrer les objectifs de nutrition dans les budgets publics ?
Pour agir efficacement contre la malnutrition, il faut une action gouvernementale vigoureuse qui permette d’allouer des ressources à des interventions prioritaires et d’adopter des mesures stratégiques et coordonnées. Or, les systèmes de gestion des finances publiques ne sont souvent pas en mesure de répondre aux besoins complexes et multisectoriels de la lutte contre la malnutrition.
Ils sont généralement structurés par ministère, ce qui ne facilite guère la coordination et les processus de redevabilité nécessaires entre diverses parties prenantes et sources de financement. S’ils ne font pas l’objet d'ajustements appropriés, ces systèmes ont peu de chances de produire les résultats souhaités.
Imaginons par exemple le cas d’un pays qui investit dans la distribution de compléments nutritionnels, mais où le manque d’accès à l’eau potable annule tous les gains potentiels de ces investissements. Sans coordination intersectorielle, l’impact positif engendré par un secteur sera considérablement réduit.
C’est là qu’entre en jeu l’importance de la budgétisation, à savoir la nécessité d’adapter les systèmes de gestion des finances publiques pour répondre efficacement aux besoins en matière de nutrition. Cela suppose de :
- Identifier et hiérarchiser les interventions liées à la nutrition dans les différents secteurs, ce qui signifie qu’au-delà des interventions traditionnelles dans le secteur de la santé, il faut aussi prévoir des investissements dans l’agriculture, l’éducation, la protection sociale, l’eau et l’assainissement. Cela peut consister par exemple à promouvoir des pratiques agricoles diversifiées, à intégrer l’éducation à la nutrition dans les programmes scolaires et à renforcer les filets de protection sociale pour garantir la sécurité alimentaire.
- Assurer le contrôle des programmes financés et mettre en évidence les manques critiques, ce qui nécessite la mise en place de mécanismes solides pour assurer le suivi des fonds et pour évaluer l’impact des programmes liés à la nutrition. Il s’agit également d’identifier les domaines dans lesquels les financements sont insuffisants ou les programmes qui n’atteignent pas les populations auxquelles ils sont destinés.
- Permettre aux organismes publics de contrôler la mise en œuvre des programmes et de demander des comptes aux parties prenantes, ce qui implique de renforcer les capacités institutionnelles en matière de planification et de budgétisation des interventions de nutrition et de promouvoir la collaboration entre les différents secteurs concernés. Il faut également mettre en place des mécanismes de redevabilité clairs pour garantir un usage effectif et efficace des ressources.
- Trianguler les données sur les dépenses et les résultats et corriger le tir sur la base d'éléments probants, ce qui veut dire s’appuyer sur des données pour suivre les progrès vers les objectifs de nutrition et identifier les domaines où des ajustements sont nécessaires. Les données sont également essentielles pour orienter la prise de décision et plaider en faveur d’investissements accrus dans la nutrition.
Que vous apportera le nouveau cours en ligne ?
Le nouveau cours en ligne porte précisément sur tous ces aspects. Il vous permettra d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour comprendre et mettre en application le concept de budgétisation sensible à la nutrition : comment prioriser la nutrition, intégrer des plans et identifier les interventions dans le budget, surveiller le décaissement des fonds et la mise en œuvre des interventions, et procéder à des corrections sur la base de données probantes. L’ensemble de ces éléments vous aideront à contribuer à la création d’un environnement porteur qui facilite une action publique bien coordonnée et efficace en faveur de la nutrition.
Notre formation se penche sur les complexités de l’intégration de la nutrition dans la planification budgétaire. Elle vous permettra d’explorer des études de cas réelles, d’apprendre à maîtriser des outils et des techniques pratiques, et de dialoguer avec des spécialistes de ces questions.
Gratuit et accessible à tous, ce cours s’adresse à un public varié : agents de l’État, responsables politiques, professionnels du développement, organisations de la société civile et, plus généralement, toutes celles et ceux engagés dans la promotion de la nutrition. Grâce à ce cours, vous serez en mesure d’analyser plus efficacement les budgets actuels et de suggérer des changements qui auront un impact positif sur la nutrition, en contribuant ainsi à transformer votre communauté et à œuvrer pour des demains en meilleure santé et plus prospères.
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